Deux trois questions à …. Jean-Pierre RAMBAUD, ancien maire de Die.

Vous avez été maire de Die de 1989 à 1995. Quels enseignements, quel bilan en tirez-vous ?

Ca a été une période extrêmement enrichissante. La fonction de maire est, de loin, celle qui met le maçon au pied du mur et qui permet le plus la proximité avec la population. Nous n’avons pas toujours pu satisfaire les besoins en équipements, ceux des habitants ou des associations faute de moyens financiers. Nous avions perdu la taxe professionnelle de Vigala, les bois se vendaient mal et les contributions de l’Etat étaient en baisse continuelle. Mais nous avons essayé de répondre aux besoins urgents : L’extension de Chabestan pour le réseau d’aide en ajoutant des salles spécialisées pour l’informatique, la peinture, le chant et la musique, avec des intervenants spécialisés dans ces domaines. La réponse aux demandes des enseignants pour l’éducation et les activités extra scolaires. La réalisation de l’aire de la Meyrosse (que ferions-nous aujourd’hui sans elle ?). Le lotissement de Chanqueyras avec un mixage des habitations : pavillonnaire HLM, accession à la propriété avec Logicoop, constructions individuelles. La station d’épuration. La mise en chantier de la réhabilitation de l’ancienne gendarmerie avec l’Office HLM. La construction d’un bâtiment relais dans la zone artisanale avec des réserves foncières qui ont permis, notamment, l’installation puis l’extension de Fytosan
Et puis, il y a eu, en continuité, la défense des services publics et tout particulièrement de la maternité et de la chirurgie en faisant appel à la population.
Président du Conseil d’Administration de l’hôpital, je me suis investi, avec le directeur et le Conseil d’Administration, dans la construction du CAPAD et de la Baume d’Agate et dans la création du Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD).
De même, afin que le service des Impôts reste à Die, nous avons réalisé - le loyer couvrant l’annuité d’emprunt – le transfert du Centre des Impôts et la Recette dans une partie de l’immeuble rue Félix Germain où se trouve aujourd’hui la mairie. J’en oublie certainement.

Quelle a été votre démarche ?

D’abord se tourner, vers le social, à la fois vers les plus démunis et l’ensemble des habitants. Les réalisations citées le montrent. Nous avons institué ou amélioré la mise en place du quotient familial dans tous les domaines. Pour les factures d’eau impayées des gens de bonne foi, nous faisions d’abord un abattement de 50 %, puis nous intervenions au cas par cas afin de les aider selon leurs moyens. Jamais nous n’avons menacé quiconque de coupure d’eau. Pour les impayés d’électricité ou de loyer, nous avons non seulement délibéré pour s’y opposer mais nous sommes intervenus à de multiples reprises auprès d’EDF ou des HLM afin qu’il n’y ait pas de coupure de courant ou d’expulsion de logement.
Nous avons travaillé le plus possible avec la population pour faire vivre la démocratie dans la construction des projets. Je prendrai un exemple : la réalisation de l’aire de la Meyrosse. Le bureau d’études choisi, pour obtenir la subvention du contrat avec la Région, avait conçu un projet mirobolant et très cher, en « bétonnant » une partie de la surface. Nous l’avons abandonné et nous avons travaillé dans le temps. Pour la partie parking, nous en avons observé l’utilisation pendant une saison avant de faire du définitif. Pour la partie ludique, nous avons consulté la halte-garderie qui avait des besoins dans ce domaine et les enfants des HLM de Pluviane qui n’avaient rien faute de place. Nous avons vu que les joueurs de boules utilisaient la partie haute et nous l’avons aménagée en fonction…
Pour le projet de déviation, nous avons organisé un vote de la population après une information préalable dans le bulletin municipal.
Nous n’avons jamais imposé des réalisations contre l’avis de la population.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Les élections municipales auront lieux dans moins de six mois. L’enjeu est important : soit la poursuite de la stagnation, soit un nouvel élan pour Die. La seconde alternative sera incarnée par mon ami Philippe LEEUWENBERG. Il est Conseiller Général depuis 2011. Il a montré ses capacités de travail, d’écoute, de propositions, sa compétence et sa ténacité à défendre les dossiers. Ce sera un maire efficace, actif, proche des gens, tourné vers le social. La démocratie est son fil rouge.
J’ai déjà entendu dire : « Aura-t-il les épaules assez larges pour être à la fois maire et conseiller général ? » Sans ambigüité je réponds oui. N’ai-je pas assumé les deux ? et il a plus de capacités que moi.
Il a la responsabilité de la filière bois pour l’ensemble du département et la façon dont il travaille, en concertation avec tous les partenaires, est  très appréciée.
Mais n’oublions pas les changements qui vont intervenir puisque les élections au Conseil Général auront lieu en 2015. En effet, les Conseillers Généraux élus en 2011 ne l’ont été que pour quatre ans. De nouveaux découpages vont avoir lieu. Il serait donc renouvelable en 2015. Mais il a fait savoir que, s’il était élu maire, il ne serait pas candidat afin de se consacrer totalement à son mandat. Un bel exemple de la mise en pratique du non cumul des mandats.
Alors, sans hésitation, je dis aux Dioises et aux Diois : « Ne manquez pas la possibilité d’avoir de nouveau un maire de gauche, un bon maire, avec Philippe LEEUWENBERG. »

Jean Pierre Rambaud lors du déménagement du local de permanence du conseiller général. Au fond les archives triées de plusieurs années de mandats
Jean Pierre Rambaud lors du déménagement du local de permanence du conseiller général. Au fond les archives triées de plusieurs années de mandats