Conseil municipal du 30 mai 2012, limite supportable

Nous avons été gentils de rester jusqu'au bout de ce conseil où, à l'occasion d'un des derniers points à l'ordre du jour, nous avons pu entendre des propos, des commentaires en "off" assez réactionnaires. Gentils de rester, car la majorité n'avait que onze représentants présents alors que le quorum est fixé à quatorze. Avec les cinq représentants de l'opposition le quorum était atteint. Si nous sommes restés, c'est que l'esprit de responsabilité, l'esprit républicain et la volonté de faire avancer les débats et les projets au service des Diois nous guident avant tout.

Deux projets importants (Place publique et restauration scolaire) ont été validé à 11 et 10 voix pour. Le Conseil municipal comporte normalement 27 conseillers.

 

Le projet de rénovation de la place de la république.

Après une énième discussion et quelques ajustements sur le projet de place publique, inutile en cette période de crise car excessivement cher et ne répondant à aucune attente de la population -nous avons voté contre- est venue à l'ordre du jour une modification du réglement du restaurant scolaire.

En raison d'un problème mal exposé et mal identifié, la proposition de la majorité est de ramener l'âge d'entrée au restaurant scolaire de 3 à 4 ans. Une première tentative avait échoué l'an passé de supprimer le restaurant scolaire aux enfants des parents qui ne travaillaient pas. Cette tentative avait heureusement échoué car illégale. Plutôt que de réfléchir à une solution permettant de répondre à l'augmentation de la fréquentation de la cantine que nous jugeons positive et encourageante la commune a choisi d'en restreindre l'accès. Cela pénalise des parents, ceux qui travaillent comme ceux qui cherchent un travail et qui ne peuvent se rendre disponibles entre 11h30 et 13h30.

Le choix de la commune est de faire une place publique. Nous demandons depuis longtemps, car le problème n'est pas récent, comme l'a reconnu le maire, de réfléchir à améliorer la qualité de l'accueil et de répondre à l'augmentation de la fréquentation du restaurant scolaire. Cela pourrait passer par l'embauche de personnel -c'est une demande persistante de notre groupe et des parents- par l'agrandissement des locaux du restaurant ou par la recherche d'une solution alternative qui aurait pu être présentée aux parents avant de prendre la décision de leur fermer la porte.

Les inscriptions à l'école maternelle sont closes depuis plus d'une semaine. Les parents n'ont donc pas été prévenus de l'absence de restauration, celle ci n'ayant pas été votée par le conseil municipal. Certains parents qui ont désincrit leur enfants de la Halte garderie se retrouvent devant le fait accompli et ne peuvent plus réinscrire leur enfants en crèche, les places étant très limitées et déjà réattribuées.

Le débat a été vif et on a pu entendre des commentaires sous entendant qu'il n'était pas digne de laisser des enfants si jeunes toute la journée à l'école, que "pourquoi faire des enfants si c'est pour les laisser à l'école", que ça n'était pas au "public de faire l'éducation des enfants" et d'autres propos si bas que nous les laisserons dans les oubliettes.

Que n'a-t-on pas entendu ce genre de commentaire -et qui aurait osé le faire?- lorsque madame Rachida Dati a repris du service au ministère de la justice quelques jours (2?) après son accouchement? C'est son droit et personne n'a à en juger.

Mais pour la majorité de droite, on se permet de juger ces parents qui travaillent, qui se retrouvent pris en otage par la décision de fermer le restaurant aux plus jeunes, qui vivent parfois seuls - et pour quelles raisons?: divorce, décés de l'autre parent, etc.- avec leurs enfants et travaillent ou cherchent un emploi.

Des enseignants auraient dit à M. Le Maire qu'il ne serait pas bien "pédagogiquement" de laisser ses enfants une journée entière à l'école. Qui le prouve? Qui le dit? Quelles études le démontrent? La société n'évolue-t-elle pas? L 'école et le restaurant scolaire ne sont-ils pas des lieux de socialisation et d'émancipation?

Il existe des communes qui ont mis en place la restauration gratuite pour s'assurer que chaque enfant ait un repas complet chaque jour.

Une ambiance "travail, famille..." Si on avait su, on serait parti à 19h et ce conseil n'aurait jamais eu lieu.

 

Heureusement, nous avons voté aussi plusieurs délibérations en faveur des salariés de la commune, CCAS à 80% au lieu de 70%, Ressource humaine à 100% au lieu de 50%, étude pour financer des complémentaires "prévoyance" à tous les salariés, augmentation de grade, rémunération des gardes. Comme si un vent de révolte avait soufflé dans les services et qu'on en voyait les effets. A diffuser...

 

"A gauche pour Die"

le 30 mai 2012