Jean Louis Simon, un homme de conviction

 

Jean-Louis nous a quittés à 73 ans après une longue et sournoise maladie. Pendant trois ans, il aura lutté jusqu’au bout. Nous sommes durement touchés par sa disparition que nous savions pourtant inéluctable. C’est un vide immense qu’il va laisser à sa famille d’abord, à ses amis qu’il avait nombreux et qui sont en désarroi aujourd’hui.

 

 

Il a travaillé comme ouvrier aux établissements Puillet  puis comme laborantin au laboratoire d’André et Jacky Gontard, enfin au laboratoire du Diois où il a pris sa retraite comme technicien de laboratoire.

 

 

Il avait adhéré au parti communiste en 1958 ; il avait 17 ans.

 

 

Il était connu de nombreux Diois chez lesquels il allait faire les prises de sang à domicile mais surtout parce qu’il a été conseiller municipal pendant 30 ans, dont trois mandats d’adjoint effectués.

 

 

Elu en 1971 avec Roger Algoud et Jean Tournecuillet, il avait été adjoint à l’enseignement sous le mandat de maire de Marcel Bonniot, puis adjoint aux sports sous le mandat que j’ai exercé. C’était un élu fidèle, sur lequel on pouvait compter, abordable par tous.

 

 

En effet, il était apprécié pour son dévouement, son calme, sa sagesse. Ainsi, lorsqu’il y avait quelque tension comme cela arrivait parfois dans nos réunions, il était là pour calmer le jeu, avec la sérénité qu’on lui connaissait. Calmement, il expliquait, apportait ses arguments.

 

 

Il se plaisait à rappeler que son grand-père avait été maire de Die et qu’une rue porte son nom : Auguste Simon.

 

 

Jean-Louis se rendait souvent en Espagne d’où sa mère était originaire, réfugiée du franquisme.

Il aimait la politique au sens le plus noble du terme et ne se lassait jamais d’apporter son propre point de point vue. Il avait une grande indépendance de jugement. Il y a quelques semaines, il continuait encore à se tenir au courant, à discuter de l’actualité.

 

 

Jean-Louis était fondamentalement attaché aux services publics qu’il n’a cessé de défendre. Il a été co-fondateur du Collectif de Défense de l’Hôpital de Die, en décembre 1986, alors que le préfet de l’époque avait écrit au président du Conseil d’Administration : « Je vous demande de faire fermer les quatre lits de la maternité de l’établissement d’ici au 1er mai 1987 ». C’était pour lui intolérable !

 

 

Et pendant 27 ans, il n’a cessé de lutter pour conserver à l’hôpital, dont il a été administrateur, tous ses services actifs. Il était toujours là pour apporter matériellement son précieux concours car il avait le sens pratique de l’organisation. On pouvait compter sur lui, sur son apport concret, sur sa détermination.

 

 

Sans doute hérité de son père cheminot, il avait la passion du train, que ce soit en construisant un circuit, en lisant des parutions spécialisées ou en défendant notre ligne SNCF. Il se documentait, participait à de nombreuses réunions. Son expérience et ses articles dans Comm…Diois étaient précieux pour l’information et l’action. Il était membre du Comité de Ligne de la vallée de la Drôme, créé par la Région Rhône-Alpes.

 

Il était aussi membre du Conseil d’Administration des Amis de l’Ecole Laïque, engagé dans le Secours Populaire Français et le Mouvement de la Paix.

 

 

Et je pourrais encore en ajouter…

 

 

Il y a quelques semaines, sachant qu’il était perdu, il m’a dit calmement : « J’avais encore tant de choses à faire ! »

 

Sa vie, il l’aura presqu’entièrement consacrée à son parti pour mieux être au service des autres et de sa Ville. Il a été pour beaucoup – et je lui en suis reconnaissant - dans mon adhésion au parti communiste français.

 

 

En même temps, il savait conserver des moments privilégiés pour sa vie privée, ses pérégrinations en camping-car avec Christiane, ses sorties en montagne avec ses amis, le ski qu’il avait dû abandonner à la suite d’un accident. Il prenait le temps de consacrer de bons moments à sa famille et ses amis auxquels il était fidèle.

 

 

Jean-Louis avait eu la chance – et il aimait le dire – de rencontrer Christiane si enjouée, souriante, prévenante et qui l’a accompagné tout au long de sa maladie, jusqu’au dernier moment, avec une rare abnégation.

 

 

A Christiane et ses enfants, à sa fille Patricia et son gendre Jérôme, à sa sœur Claudine, à ses petits-enfants, au nom de ses camarades, de ses amis, en mon nom personnel, je présente mes condoléances émues et nous vous assurons de toute notre affection dans les moments douloureux que vous traversez.

 

 

Adieu, Jean-Louis ! Tu resteras longtemps dans nos mémoires !

 

 

 

                                                  Jean-Pierre RAMBAUD

 

                                                     Ancien maire de Die,

 

                                                Conseiller Général Honoraire.