Mobilisation contre la loi Macron!

Déclaration du groupe CRC du Sénat, GDR de l’Assemblé Nationale, des vices-présidents communistes des Régions, des administrateurs communistes du STIF
APPEL NATIONAL DES ELUS COMMUNISTES ET REPUBLICAINS


Loi Macron, désengagement massif de l’Etat
Non à la mort du train et du service public


En débat à l’Assemblée Nationale la loi « Macron » prévoit, parmi les nombreux sujets traités, la libéralisation totale du transport par autocar. Ce qui permettraient aux grands groupes de transport, dont la SNCF, avec sa filiale ID Bus, d’ouvrir librement des lignes de transports collectifs réguliers non urbains par autocar, en concurrence avec des services existants, qu’il s’agisse des TER, des TET ou des TGV.


Un projet qui ne doit rien au hasard. Il accompagne celui de réduire le service public de transport ferroviaire de voyageurs en supprimant des lignes, des dessertes, au mépris de l’aménagement du territoire, aggravant ainsi la situation des petites villes, des villes moyennes, de départements déjà fortement pénalisés par la fuite en avant dans la mise en concurrence des territoires. Ainsi les dessertes assurées par les Trains d’Equilibre du Territoire (trains Intercités, TEOZ et trains de nuit) sur 35 lignes pourraient être réduites à 12 et celles restantes pourraient ne plus desservir les gares des petites et moyennes villes. Les TGV desservant actuellement 240 gares sur l’ensemble du pays pourraient, au regard de ceux pour qui la rentabilité est devenu la seule référence, ne plus en desservir que 40.


Par ailleurs, le budget 2015 du nouveau groupe public SNCF, avec ses conséquences négatives sur l’emploi et les services aux usagers, s’inscrit dans la volonté du gouvernement d’ouvrir totalement le ferroviaire à la concurrence et cela malgré les engagements du précédent ministre des transports.


Cette fuite en avant illustre le renoncement gouvernemental à donner au système ferroviaire les moyens financiers de son fonctionnement et de son développement pour le transport des personnes et des marchandises. Une fuite en avant en totale contradiction avec l’urgente nécessité de réduire les émissions de gaz à effets de serre, de réduire la pollution avec les effets nocifs sur la santé, d’engager concrètement la transition énergétique. Drôle de façon pour notre pays de préparer l’accueil de la Conférence sur le Climat en décembre 2015 !


Nous sommes déterminés à ne pas laisser faire. Nous demandons l’arrêt immédiat de nouvelles remises en cause de dessertes, d’arrêts dans les gares pour le prochain service 2016. Sinon où est la crédibilité du gouvernement qui a missionné des parlementaires, un représentant de l’Association des Régions de France, des experts qui doivent remettre d’ici la fin juin un rapport sur l’avenir des TET. Nous demandons dans la même cohérence le
retrait de l’article de la loi Macron qui prévoit la libéralisation totale du transport par autocar.


De nombreuses voix s’élèvent à travers le pays pour dénoncer cette attaque contre le rail.


De multiples actions se mènent face à l’entreprise de casse qui s’accélère tant pour les voyageurs que pour le fret. Le moment est venu d’engager un front commun pour le service public, pour l’aménagement du territoire, pour la sauvegarde de l’environnement.


C’est le sens de l’adresse que nous faisons parvenir, dans le respect de leur diversité, aux différentes associations d’usagers, de défense du service public, de l’environnement, aux élus locaux, départementaux, régionaux, nationaux, associations représentants les maires des petites et moyennes villes de France, les organisations syndicales : face à l’urgence et à l’ampleur du démantèlement en cours, face à ceux qui veulent tuer le train, conjuguons et fédérons nos actions, donnons-nous les moyens de gagner cette « nouvelle bataille du rail ».


Paris le lundi 26 janvier 2015


Liste des signataires :
Députés : CHASSAIGNE André, CARVALHO Patrice
Sénateurs : ASSASSI Eliane, DIDIER Evelyne, COHEN Laurence (Administrateur STIF), FAVIER
Christian (Administrateur STIF)
Vice-présidents des Régions chargés des transports : MATHIEU Pierre, BODIN Jean Michel,
MARZIANI Charles, BOURDUGE Luc, HATZIG Patrick, BEURDELEY Daniel, BONTEMPS Gilles,
MOURARET Pierre, PINAUD Jean Paul, LEVILLAIN Noel, LAHELEC Gérard
Administrateur STIF: BAUDRIER Jacques

Ligne Livron-Briançon et Grenoble-Gap : Halte à l’enfumage !

Eliane GIRAUD, 5ème Vice-présidente déléguée aux transports, déplacements et infrastructures au Conseil régionale Rhône Alpes a informé les élus de l’Isère, de la Drôme et des hautes Alpes de la volonté de Réseau Ferré de France (RFF) de ne pas renouveler les autorisation de circulation sur les lignes Grenoble-Gap et Valence-Briançon. En effet, les voies ne répondent plus aux normes et nécessitent des investissements importants.

Les Régions Rhône-Alpes et Provence Alpes Cote d’Azur ont été sollicités afin de participer à la réalisation des travaux à hauteur de 250 millions d’euros. Une discussion est engagée avec RFF et l’Etat pour négocier une dérogation ou un partage « équitable » du coût des travaux.

 

 

LIBÉRALISATION DU TRANSPORT FERROVIAIRE

 

Le Parlement européen a adopté les cadres de ce que l’on appelle le quatrième paquet ferroviaire. Cet ensemble de 6 textes de lois (3 directives et 3 règlements) marque une nouvelle tentative de la Commission pour casser les entreprises publiques de transports de passagers par rail et pour ouvrir totalement le marché ferroviaire à la concurrence.

Depuis le début, la Commission demande que la SNCF abandonne notre réseau ferroviaire, pourtant un des plus développé et des plus sûr d’Europe, pour l’offrir à des concurrents qui n’ont jamais participé à son élaboration, à son entretien ou à son expansion. Les bénéfices qu’ils feront iront à leurs actionnaires, là où la SNCF finançait le service public et la continuité territoriale.

Déjà, sur notre ligne, la sous-traitance des travaux a conduit à plusieurs déraillements et les Régions Rhône-Alpes et PACA ont été interpellées par RFF (Réseau Ferré de France) afin de participer à la réalisation des travaux pour 250 millions d’euros, faute de quoi les lignes Grenoble-Gap et Briançon-Valence fermeraient. Les retards et les annulations de trains sont récurrents. La gare de Lus-la-Croix-Haute est condamnée. Ainsi, RFF et la SNCF se préparent à la concurrence en voulant abandonner ce qui n’est pas « rentable ».

Ouvrir le transport de passagers à la concurrence, c’est remettre en cause l’aménagement du territoire, c’est jeter la SNCF et les cheminots dans une concurrence effrénée.

 

Ce sera moins de cheminots, plus de sous-traitants, plus d’intérimaires, pour toujours plus de travail et des salaires réduits, la remise en cause du service public, moins de sécurité. Que l’on se souvienne de la privatisation réalisée par Mme Tatcher en Grande Bretagne !

Le rail n’a pas besoin de davantage de concurrence, il a besoin d’investissements. La SNCF n’a pas besoin qu’on vienne lui demander des créneaux dans ses infrastructures, elle a besoin qu’on la laisse les utiliser au mieux avec un savoir-faire que beaucoup lui envient.

Les passagers ont besoin de trains réguliers, sûrs, cadencés, avec un système de correspondances adapté à leurs besoins.

 

 

Seule une entreprise publique libérée des règles de la concurrence et avec une vraie politique d’investissement, à l’écoute des passagers et des cheminots peut faire face aux enjeux actuels de déplacement, à un prix raisonnable, de la sécurité pour toutes et tous et de l’environnement.

Le groupe GUE/NGL, dans lequel siègent les députés du Front de Gauche, doit être renforcé pour continuer à s’opposer à cette libéralisation insensée.

 

 

J. P. R. avril 2014

 

 

SNCF : Quel avenir pour notre ligne ?

 

Mont-Dauphin, Ubaye, Valgaudemar, Pelvoux ou Ste Victoire, que de beaux noms évoquant le tourisme du bon air, la montagne et les randonnées d’été ou d’hiver. Tous ces noms sont les baptêmes des rames TER qui assurent les liaisons Briançon-Die-Valence. C’est très bien.
Problèmes : Ces TER sont mis à disposition par la région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur). Par conséquent, les horaires sont calculés en fonction des Hautes-Alpes pour joindre dans les meilleurs délais Valence et le TGV. En soi, rien à redire
Sauf que, pour la Vallée de la Drôme, cela ne correspond pas aux besoins de la population, notamment les déplacements domicile-travail, domicile-étude.
Le cœur du problème est que la Région Rhône-Alpes n’investit pas, sur notre ligne, dans les rames TER qui pourraient s’appeler : Vallée de la Drôme, le Claps, le Donjon, la Vigne, le Glandasse !
Autres constats dénoncés par nous-mêmes ainsi que M. Joël Giraud, sénateur des Hautes-Alpes, et le Comité de ligne Valence-Die, à savoir que cette ligne ferroviaire fait l’objet de nombreux désordres et n’a toujours pas bénéficié des efforts d’un contrat de plan. Le réseau des trains de nuit est désormais réduit à sa plus simple expression avec un TET (Train d’Equilibre du Territoire) Paris-Briançon dont la mise en réservation tardive ne permet pas son utilisation à des fins touristiques, avec trop d’interruptions de trafic pour cause de travaux qui n’en finissent pas.
Il est donc urgent d’organiser sous la houlette de l’Etat, de la SNCF, de RFF et des Régions PACA et Rhône-Alpes, la convention TET  pour le train de nuit Paris-Briançon qui doit être maintenu, et un contrat de Plan.
A ce sujet, à sa demande, M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, a reçu les rapports de Jean-Louis Bianco (1) et de Jacques Auxielle (2) sur la réforme du système ferroviaire français. Le diagnostic sur l’état du ferroviaire est bon et pointe de lourds dysfonctionnements consécutifs à la séparation, en 1997, de RFF (Réseau Ferré de France) et la SNCF. Mais il semble au vu des remarques du gouvernement que l’emprise des politique austéritaires sont une menace pour le service public des transports. Affaire à suivre…
Pour notre part, nous continuons à réclamer un véritable service public, desservant à égalité tous les territoires ainsi que l’unification des tarifs, abordables par tous.

                                                                            Jean-Louis SIMON
Mai 2013


(1) Ancien ministre des transports.
(2) Président de la Région des Pays de la Loire.

 

 

La SNCF a besoin de changement, pas de privatisation…

 

Depuis 2007, la politique du gouvernement vise à faire accepter l’idée que ce grand service public qu’est la SNCF doit devenir une entreprise comme n’importe quelle entreprise privée. C’est la politique de « filières » avec un cloisonnement de plus en plus opaque et, au final, un service moins bien rendu aux voyageurs et aux divers prestataires.

 

Au-delà des mots, quelles sont les répercussions de ces choix stratégiques pour nous, Diois ?

Eh bien, c’est par exemple l’embauche en gare de Die de deux nouveaux agents « hors statut » qui viennent d’intégrer l’équipe locale, sans garantie pérenne de leur emploi, sans une carrière calquée sur les « vrais » cheminots, avec un salaire encore plus bas !

Le niveau de l’emploi, en quantité et en qualité, n’est-il pas en lien étroit avec le service rendu aux usagers ?

Le cloisonnement en « filières » conduit à des aberrations. Depuis début février, en gare de Die, le seul guichet voyageur de la gare est fermé à 19h30. Pourtant, un agent est présent en gare jusqu’à 1h du matin. Mais, comme une « filière » ne peut en rémunérer une autre (règle comptable), cet agent n’a pas le droit de délivrer des billets !

Cette privatisation rampante, ce sont aussi les choix faits pour le fret. L’ouverture à la concurrence est un vrai fiasco pour la SNCF mais aussi pour la nation et les impératifs écologiques. La part du service marchandises sur rail en France est passée de 17 % à 12 %. Vive la route ! Vive les bouchons ! Vive l’effet de serre, le bruit et l’environnement !

C’est encore tous les dysfonctionnements dont le dernier est rocambolesque puisque 250 voyageurs ont vainement attendu, en gare de Valence, un TER à destination de Crest, Die, Briançon, train fantôme, vendu au préalable, mais inexistant dans la réalité à la suite d’erreurs de programmation informatique…. Mais c’est quoi ce chemin de fer ????

Et voilà que M. Mariton prône, dans un article du Journal le Crestois, l’ouverture à la concurrence pour les trains régionaux (TER) et d’équilibre du territoire (Briançonnais par exemple). Ceci « afin d’avancer au même rythme que nos partenaires européens ». Mention en est faite dans le rapport qu’il a remis à l’Assemblée Nationale. Pour lui, « la concurrence est une condition essentielle à l’amélioration du service et à la baisse des tarifs ». On sait ce qui est advenu après l’ouverture à la concurrence de La Poste, d’EDF, et pour couronner le tout, de la privatisation des autoroutes. M. Mariton devrait être plus prudent à ce propos. Rappelons la catastrophe sociale, économique et écologique qu’a été la privatisation du chemin de fer anglais sous Mme Tatcher !!

Un mot sur la réponse faite par le directeur de cabinet du président de la SNCF à Philippe Leeuwenberg, conseiller général de Die. Il y est mentionné « qu’il n’est nullement envisagé de supprimer le Briançonnais ni de modifier son régime de circulation ». Dont acte ! Mais reste en suspens la question de savoir si l’itinéraire du Paris-Briançon sera pérenne via Die, ou si l’idée qu’il passe par Grenoble ne serait pas dans les cartons...

De prochains travaux lourds sont prévus sur notre ligne et nous nous en félicitons. Mais, si le gestionnaire de notre ligne, RFF, est dans la même incapacité de tracer le « sillon » du Briançonnais que précédemment, les voyageurs vont, une nouvelle fois, être pénalisés du fait de l’ouverture trop tardive des réservations pour accéder à des tarifs préférentiels.

Enfin, dans « les axes de réflexion pour les deux prochaines années » nous proposons de nous engager sur la circulation des TER pour les besoins des trajets domicile-études et domicile travail entre le Diois et Valence.

Donnons-nous les moyens d’élaborer une étude à l’échelle du Diois pour connaître les paramètres de migration scolaire et professionnelle.

Engageons-nous sur l’impératif que ces TER soient financés de façon autonome par la seule région Rhône-Alpes parce que, comme le reconnaît un rapport officiel commandité par le ministre des transports, « le problème, c’est que la ligne est gérée par deux Régions différentes : PACA et Rhône-Alpes » et que leurs intérêts commerciaux sont incompatibles.

Alors oui, une fois toutes ces conditions réunies, pourra-t-on peut-être parler d’émancipation et de valorisation du territoire. Pour ce faire, la SNCF a besoin de changement et pas de privatisation.

 

Jean-Claude BENOIT